Séminaire Art&Cognition

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4-5 novembre, Espace de l’Art Concret, Mouans-Sartoux

L’art rend-il intelligent ?

Les activités développées lors de visites d’expositions permanentes ou temporaires, d’ateliers de pratiques artistiques ou de lectures d’œuvres mettent-elles en jeu des compétences utiles pour affronter les exigences d’innovation qu’impose la société contemporaine ? Ces compétences ont-elles un rapport quelconque avec celles que mobilisent les artistes ? En quoi ces compétences peuvent-elles faciliter l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les apprentissages ?

Que produisent les activités de pratiques ou de lecture d’œuvre d’art en termes de cognition ?

Comment peut-on les observer, les identifier, les décrire ? Est-ce que les objectifs affichés correspondent aux effets réels ? Sont-ils susceptibles de transferts dans d’autres champs de la connaissance et si oui, dans lesquels ? Comment penser qu’apprendre soit autre chose que réorganiser l’espace des savoirs déjà acquis ? Est-ce que les pratiques pragmatiques des acteurs de la médiation artistique dans les lieux d’art moderne et contemporain éclairent cette question ? On regardera en particulier les outils créés par les spécialistes de l’art concret (tels « Le Viseur ») et plus particulièrement ceux qui utilisent les technologies de l’information et de la communication, afin de regarder les exercices qu’ils proposent, leur efficacité par rapport aux objectifs qu’ils poursuivent et les usages qui en sont faits lors des ateliers qui les mettent en pratique.

De façon complémentaire ou en contrepoint, on pourra aborder la question à partir des langages et des pratiques artistiques professionnelles : sont-elles du même ordre, de même nature que les pratiques amateurs ? Que nous apprennent-elles de la possibilité de faire quelque chose de nouveau ? Nous expliquent-elles quelque chose sur les compétences (et leur développement) nécessaires à la production de nouveaux types d’activités ? L’acte de l’artiste nous permet-il de mieux comprendre les possibilités d’apprentissage par les TIC ? Comment s’articulent les usages des éléments déjà acquis avec la production de l’innovation ? Les transformations en œuvres d’art que les artistes effectuent des objets donnés (matériaux traditionnels tels que la couleur ou le trait aussi bien qu’objets du quotidien, voire détritus ou déjections) permet-elle de comprendre la production de nouveaux apprentissages ?

Le rapport récent de la Dana Foundation « Learning, Art and the Brain – Dana Consortium Report on Arts and Cognition » (2008), pose deux questions :

– N’y aurait-il pas quelque chose de spécifique au fait de créer et d’apprendre à être créatifs dans l’apprentissage des arts qui pourrait être transféré aux apprentissages traditionnels ? Les nouveaux outils d’observation, utilisant les technologies contemporaines, font-ils avancer la connaissance de ces processus ?

– Quels sont les mécanismes qui permettent de transférer les apprentissages, et quelles sont les périodes de l’apprentissage au cours desquelles le cerveau est sensible aux apprentissages artistiques et peut les convertir en capacités cognitives générales ? Cette question va au-delà des apprentissages des arts et concerne la capacité, en général, de transférer un apprentissage d’un domaine (gaming, art) à l’autre.

Il semble important de creuser cette question de la relation entre les compétences artistiques et les apprentissages en général en éclairant notre réflexion grâce à des apports des sciences cognitives mais aussi d’autres professionnels et chercheurs.

Ce séminaire a pour but d’analyser l’état de cette question à partir d’une nouvelle façon de poser la question de l’acte de création. En quoi l’acte de création éclaire-t-il la question de l’apprentissage qui exige que l’on s’affronte à quelque chose de nouveau ? Que nous apprennent les pratiques spontanées mobilisées lors des ateliers qui se tiennent dans les lieux de monstration de l’art ? En quoi les technologies contemporaines permettent-elles de nouvelles démarches ?

Elisabeth Caillet, responsable du projet pour le Groupe Compas